Salut Chepas,
Je crois que l'on s'est lancés dans un travail "de longue haleine" (a huge and long work)
Il m'est impossible d'écrire ce texte dans un français très simple ; je dois utiliser des termes qui ne sont pas toujours faciles a' comprendre pour des débutants. Heureusement que tu es la' pour expliquer certaines phrases en termes différents.
Bon, venons-en a' tes questions.
D'abord je voudrais dire qu'il faut se méfier de ce qu'on lit dans les différents journaux d'opinion en France.
Par exemple :
-
"Le Monde" est un journal très intéressant, très bien écrit, par de bons journalistes, mais qui est tout acquis aux idées de la droite actuellement au pouvoir. "Le Monde" est la continuation d'un ancien quotidien qui s'appelait "Le Temps", qui avait surtout pur but de transmettre les idées gaullistes (celles du général De Gaulle). Or le président actuel, Chirac, est un gaulliste. Si tu connais l'histoire de la seconde guerre mondiale, le général De Gaulle était évidemment un "grand homme" pour la France puisqu'il a organisé, a' partir de l'Angleterre, la résistance française a' l'occupation nazie. Lorsque les alliés ont libéré l'Europe, De Gaulle leur en a été évidemment reconnaissant, mais a toujours refusé que la France devienne le "vassal" des USA ("vassal" est un vieux mot, encore employé, qui signifie "être le serviteur de ..." ou "être sous la domination de ...". C'est pour cela qu'il avait fait sortir la France de l'OTAN (NATO en anglais). On peut donc en conclure que le journal "Le Monde" est très "nationaliste" (voir par exemple ses prises de position au sujet de la guerre d'Irak).
- Par contre,
"L'Humanité" est le journal de l'opposition socialiste : la gauche. Ce journal a été fondé vers les années 1900 par Jean Jaurès, une grande figure du socialisme français. Un autre grand socialiste, Léon Blum, y participait également. De nos jours, "L'Humanité" est le journal du parti communiste.
-
"Le Figaro" - C'est le plus ancien quotidien français. Il se situerait a'-peu-près entre "Le Monde" et "L'Humanité" - disons ... centre droite. Il me semble que c'est dans ce journal que l'on peut trouver les opinions les plus honnêtes. De plus c'est un journal dans lequel beaucoup d'académiciens (de l'Académie Française) écrivent, ce qui assure, en principe, un excellent français.
Donc voila ! Qui doit-on croire ? Le mieux, je pense, est de se forger une opinion personnelle en essayant de se documenter le mieux possible, y compris dans les journaux étrangers qui, souvent (mais pas toujours), ont une vue plus globale et moins partisane sur ce qui se passe en France. Evidemment les journaux américains ne peuvent pas (actuellement et a' cause de la position française sur le gouvernement Bush) constituer une référence - sauf peut-être le "Washington Post" qui me paraît plus honnête et plus impartial (sauf certains journalistes comme David Walsh)
Alors ... le gouvernement n'a-t-il rien fait ? Je dois dire sincèrement que
beaucoup de choses ont été faites, mais l'ampleur du phénomène a dépassé tous les gouvernements, qu'ils soient de droite ou de gauche. Et surtout, les actions entreprises l'ont été
trop tard ! Les différents gouvernements qui se sont succédés n'ont pas eu de
"vue a' long terme", autant sur les problèmes économiques que sur le problème particulier de l'immigration. Le pays a été géré "au jour le jour" depuis la mort de De Gaulle, qui restera sans doute le plus grand président que la France ait jamais eu.
Il faut dire qu’au moment où l’immigration maghrébine s’est développée, les problèmes économiques que nous connaissons actuellement ne se posaient pas. L’Europe sortait de la guerre ; une sombre période de l’Histoire était passée et les regards étaient tournés vers l’avenir. En France, beaucoup de villes avaient été détruites par les bombardements. Il fallait reconstruire le pays ! Il y avait une énorme demande en charbon, en acier, en matériaux pour les bâtiments, etc. Il y avait du travail pour tout le monde. Il fallait beaucoup de main-d’œuvre.
A cette époque, l’économie des pays asiatiques ne présentait pas de danger pour l’Europe. Les pays comme la France, l’Angleterre, la Belgique, possédaient encore des colonies. On ne pouvait pas prévoir le « boum » technologique en Asie, les problèmes pétroliers, la mondialisation. Les gouvernements vivaient donc heureux et sereins. L’avenir était prometteur.
Ensuite, les pays occidentaux ont perdus leurs colonies, et a’ partir des années 70 (environ) tout s’est emballé (accéléré … comme un cheval au galop). Crises du pétrole, du charbon, de l’acier, démarrage de l’économie asiatique et de l’Amérique du Sud, etc. Les entreprises ont commencé a' licencier leur personnel (mettre les travailleurs au chômage). Le chômage a commencé a’ faire des ravages. Comme toujours et dans tous les pays, la plupart des riches sont restés riches, les classes moyennes ont commencé a’ s’appauvrir et les pauvres sont devenus plus pauvres. On a vu apparaître les « SDF » (abréviation de Sans Domicile Fixe – il faut bien écouter la chanson « Paradise » de Phil Collins), les « Restos du Cœur » (association de bénévoles donnant de la nourriture aux plus pauvres), etc. etc.
et la', les véritables problèmes ont commencé
La France possède un système social qui est basé sur les « cotisations ». Pendant toute sa vie un travailleur paie a’ l’Etat, évidemment des impôts, mais aussi des cotisations pour préparer sa pension de retraite (retirement), et bénéficier de la « sécurité sociale » (frais médicaux « presque » gratuits). L’Etat fournit des aides de toutes sortes (pendant les bonnes années il était inutile pour un Français d’avoir un tas d’assurances, comme par exemple aux USA). Ce système est tellement entré dans la mentalité des gens que,
pour la moindre chose, ils se tournent vers l’Etat afin que celui-ci solutionne leurs problèmes. L’Etat est rendu responsable de tout !
Ce qui détruit petit a’ petit la société française, et particulièrement les jeunes des « quartiers difficiles » (les banlieues) est, je crois,
l’absence de motivation personnelle, le
manque de volonté de « s’en sortir » (de changer leur vie). C’était, si mes souvenirs sont bons, J.F. Kennedy qui disait aux américains :
« "Ask not what your country can do for you, ask what you can do for your country." …» Et il avait raison !
L’une des grosses difficultés pour les jeunes, est que certains,
n’ont jamais vu leurs parents travailler ! Ils sont nés alors que leurs parents étaient déja' au chômage. Ils n’ont aucun repère. Ils ne sont pas habitués a’ devoir se lever tous les jours a’ la même heure pour aller travailler, a’ obéir aux ordres d’un patron, a’ faire un effort, etc.
Les parents, eux-mêmes en difficultés, n’ont pas été capables de les élever dans un comportement citoyen.
Pour certains jeunes –
Attention ! Je ne dis pas … tous les jeunes – il est plus facile de gagner 1000 euros en quelques minutes en vendant de la drogue que de gagner la même somme en un mois de travail.
L’Etat a fait vraiment beaucoup de choses pour permettre l’insertion des jeunes dans le marché du travail et dans la société. Elles sont tellement nombreuses que je ne peux pas les détailler ici. Malheureusement beaucoup de ces contrats ont été
honteusement détournés par certains patrons pour profiter des aides.
Un exemple : l’Etat diminue les « charges patronales » (ce que le patron paie a’ l’Etat pour les cotisations sociales) chaque fois qu’une entreprise engage un jeune travailleur pour une période déterminée. Résultat : a’ la fin de cette période, le patron licencie le jeune travailleur (le met au chômage) et en engage un autre pour bénéficier d’une nouvelle diminution des charges patronales. En conclusion, le jeune se retrouve au chômage au bout de six mois et doit recommencer a’ chercher du travail. Dans ces conditions, il ne peut pas avoir de vision d’avenir, fonder une famille, etc.
Au sujet des « HLM »
Ce n’est jamais bon de concentrer en un même endroit une catégorie particulière de population, surtout d’origine étrangère. Que se passe-t-il alors ? Au lieu de chercher le contact avec les autochtones (les habitants du pays) on se tourne naturellement vers ses congénères (les gens de même origine) et on vit en communauté. Donc on n’apprend pas la langue, les coutumes, les habitudes, les mœurs, etc. du pays dans lequel on vient d’arriver.
Personnellement, si j’émigrais en Australie, je m’écarterais le plus possible des Français qui y sont déja' installés, pour créer de nouvelles relations, de nouvelles amitiés, etc.
Les HLM ont créé des « villes dans la ville », avec leur propre système de fonctionnement. A tel point que, maintenant, certains quartiers ont leurs propres lois. La police n’ose même pas pénétrer a’ l’intérieur. Les pompiers, les ambulances, les médecins d’urgence, etc. ont peur de s’y rendre. On les « caillasse » (on leur jette des pierres, des cailloux)
Bon, j’arrête ici pour aujourd’hui.
Bon courage pour la lecture
A bientôt,
Papy